C'est en 1908 que Félix Pasquier (père), instituteur, est nommé à l'Immaculée avec sa famille. Ses enfants Félix, Berthe et Augustine suivent les traces de leur père et de leur grand-père dans l'enseignement. Cette famille marque l'histoire de l'école publique du quartier de l'Immaculée. Des générations d'enfants ont suivi les cours d'enseignement général et d'enseignement agricole spécifiques à cette école (et à quelques écoles du département). 

Des membres de la famille, Henri Luce, Félix Pasquier et Camille Barraud, sont mobilisés pendant la Première Guerre mondiale. Henri Luce et Félix Pasquier fils ont témoigné de cette guerre par des photos et une correspondance importante avec leurs proches mais également avec leurs collègues enseignants.

Don de madame Legoff le 29/11/2018

Le fonds Luce-Pasquier témoigne de la vie quotidienne des membres de cette famille de la fin du 19e siècle jusqu'à la fin des années 1950 et de leur activité au sein de l'école de l'Immaculée. Trois grandes thématiques marquent ce fonds.

• La vie familiale et la vie sociale à la veille de la Première Guerre mondiale : documents personnels de la famille,  documents administratifs, photos de la  famille et de ses proches.
• La Première Guerre mondiale : témoignages de poilus, échanges avec la famille nazairienne, la propagande en temps de guerre, la vie quotidienne en temps de guerre sur le front, dans les camps de prisonniers en Allemagne, photos du front et des camps de prisonniers, correspondance.
• L'enseignement dispensé à l'école de garçons et de filles de l'Immaculée (Ecoles Ernest Lavisse et Jules Simon) et notamment l'enseignement agricole. Le fonds comprend une série de photos sur l'enseignement agricole, des photos de classe et quelques dessins que les élèves ont réalisés entre 1932 et 1960. Il constitue un précieux témoignage de l'activité de cette école.

Quelques photos n'ont été données que sous la forme de fichiers numériques.

Mention obligatoire Fonds Luce Pasquier. Archives municipales de Saint-Nazaire, 27 NUM

Henri Luce (1891-1977) est originaire de Vay. Sa famille tenait la minoterie de Beautrait à côté de la Grigonnais. Maître d'école, il a pour amis Louis Radel qui était instituteur à Vay et directeur de l'école de Couëron, ainsi que son fils Maurice.
Le 4 août 1914, Henri Luce est mobilisé, il fait partie du 64e régiment d'infanterie. Blessé au cours des journées des 22-23 août 1914 en Belgique, lors de la bataille de Maissin, il est replié dans un état critique au couvent des visitandines des Abys de Beth (Belgique). C'est dans cette abbaye qu'il fait la connaissance d'une aide-infirmière, Mélanie d'Arras d'Haudrecy. Au mois de septembre, le couvent est pris par les Allemands. Les soldats blessés sont évacués. Après un long voyage, Henri Luce est interné en Allemagne à Cassel dans une école transformée en lazaret, destinée aux soldats allemands blessés de guerre. Il est prisonnier de 1914 à 1917. Il va connaître différents camps d'internements en Allemagne. Il séjourne notamment au camp de Halle sur Saale où il lie connaissance avec des officiers de différentes nationalités. Il consacre cette longue période d'internement à apprendre les langues étrangères pour communiquer avec des officiers Russes et Anglais. Il donne également des cours de français à ces officiers Russes. Il se consacre à la littérature et la grammaire étrangère, grâce aux livres qu'il demande à sa famille. Dans sa correspondance, il échange longuement avec Monsieur Radel (qui est son parrain de guerre) sur l'enseignement dispensé aux élèves. Au cours de son internement, il dessine des portraits de la vie du camp et de ses compagnons. Ses archives contiennent également de nombreuses photos du camp.
Il est rapatrié de Suisse en 1917. De retour à la vie civile, Henri Luce est instituteur à Sucé/Erdre de 1917 à 1919 puis il est  instituteur adjoint de M. Radel à Couëron  d'octobre1919 à septembre 1921 et à partir d'octobre 1921 à 1928 comme directeur adjoint de Monsieur Félix Pasquier dont il épouse la fille, Berthe, en 1921. Il est le directeur de l'école garçons de l'Immaculée de 1928 à 1934.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fait partie du Réseau Libération Nord (Forces Françaises de l'Intérieur)  du 1er mars 1942 au 21 janvier 1944. Arrêté par la Gestapo en 1944, il est déporté en Allemagne. Une fois libéré, il rentre en France le 19 mai 1945. Il a été  correspondant du Comité d'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale.

Les archives du Commandant Henri Luce, ancien résistant et correspondant du comité pour la Loire-Inférieure pour le Comité d'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale, sont conservées dans le Fonds du Comité d'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale aux Archives départementales de Loire-Atlantique (27J1-101) complété au mois de décembre 2016 par sa petite-fille. Voir aussi les archives de ce même comité aux Archives municipales de Nantes (9Z) et aux Archives nationales (72 AJ).