118NUM : Documents personnels appartenant à Jean-Luc Guyodo, concernant son père Alexandre

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Cote/Cotes extrêmes

118NUM

Date

1948-2000

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives municipales de Saint-Nazaire

Description physique

32 pièces numérisées représentant 7 fichiers

Origine

Producteur privé : Alexandre Guyodo

Biographie ou Histoire

Alexandre Guyodo, dit Alex, nait à Mesquer le 19 juin 1922.

En 1946, il rejoint Saint-Nazaire à 24 ans, en tant que moniteur d'éducation physique à lycée Aristide-Briand (replié à l'époque à Pornichet), il quittera l'établissement en 1964.

2 fois champion de France de la spécialité en 1948 et 1949 et qualifié 20 fois à l'international, il reçoit, pour sa 15è sélection, de la FFA la statue de la Victoire de Samothrace (le socle qui représente la proue d'un bateau a été conçu et réalisé par son ami et ancien champion à la perche Maurice Houvion (perchiste et sculpteur).  

Son record de 1948 a tenu jusqu'à 1990. C'est Marc Fourny qui le bat sous le maillot de l'ESCO 44. En 2015, ce record n'était toujours pas battu.

Ce grand champion qui a marqué l'Histoire à plusieurs titres, humainement et sportivement est décédé 7 avril 2014 à Saint-Nazaire.

C'est l'un des ambassadeurs français du demi-fond avec une carrière entamée en 1937. Il découvre ses aptitudes lorsqu'il participe à sa première course en 1937 : le « Tour du Croisic » Il n'a que 15 ans et se classe déjà deuxième.

En 1939, à 17 ans, il participe à sa seconde course « Les 3 Sports » au Pouliguen (natation course à pied vélo).

En 1942, à 20 ans, il participe à son 1er championnat de France à Bordeaux où il finit 4ème sur 1500 m.

Avec beaucoup de volonté, « j'allais jusqu'à Trignac à vélo pour m'entraîner avec les rugbymen qui pratiquaient l'athlétisme après la saison », il devient champion de France de steeple en 1948 et sa carrière connaît son apogée lors de sa participation aux Jeux olympiques de Londres en 1948. 

Il termine 4e, au pied du podium, au terme d'une incroyable course. Il n'est pas le seul tricolore au départ et le favori des Français est Raphaël Pujazon, c'est le champion d'Europe en titre ; en finale, Guyodo suit bien le rythme mais soudain Pujazon est victime d'un point de côté, Alexandre Guyodo revient à sa hauteur et ralentit l'allure pour l'encourager, du coup, il perd des précieuses secondes, il repart à fond à un tour de l'arrivée alors qu'il est 10è, il finit à la 4è place à une toute petite seconde de la médaille de bronze, il dira à Presse-Océan : « A un tour de l'arrivée, j'étais encore 10è et je suis venu mourir à une seconde du 3è » et Ouest-France titrera « Guyodo charitable ».

Toutefois, Alexandre Guyodo termine premier des 3 Français parmi les douze finalistes.

Il est champion de France du 3 000 mètres steeple en 1949 et 1950.

Il est aussi cinquième des Championnats d'Europe d'athlétisme 1950 à Bruxelles.

En 1951, il gagne le steeple de Londres à White City. C'est l'une des rares victoires françaises dans le match France Angleterre d'athlétisme

La même année, il rejoint Saint-Nazaire, où il devient entraîneur à l'USON (Union Sportive Ouvrière Nazairienne) qui deviendra le SNOS Athlétisme ; il relance la section course du SNOS ; il quitte le club en 1964.

Dans le Saint-Nazaire d'après-guerre, où les installations sportives ressemblent au reste de la ville en ruine, Alex Guyodo qui est à la fois organisateur et compétiteur, « aménage des pistes dans le sol boueux, fabrique des haies avec des morceaux de planches et monte des perches avec des tubes de récupération » sur le terrain du Plessis. Il y court en juin 1952, pour la première édition un 3000 m en 8'50'' », une performance exceptionnelle sur une telle piste.

De sérieux problèmes de vue lui obligent à arrêter sa carrière sportive en 1952. En effet, à 30 ans, une cécité progressive le gagne et il arrêtera, forcé, la compétition aux portes des JO d'Helsinki, il avait pourtant tout fait pour se qualifier pour les jeux qui devaient se dérouler justement en 1952.

Dès 1948, le Docteur Sourdille, spécialiste des yeux, lui conseillait d'arrêter de courir& il n'a alors que 26 ans.

Lors d'une compétition à Paris, alors qu'il court avec ses lunettes de soleil, un journaliste de l'Equipe » ironise : « &mais il se croit à la Baule, Alex Guyodo ?  ».

En 1949, lors du Cross de Chartres, il fonce dans un arbre, sa course est interrompue, il finit dans une civière.

En 1955, il réalise une super performance, du coup on lui propose de participer aux Jeux olympiques de Melbourne mais il refuse, il dit qu'il était prêt pour Helsinki, et que Melbourne c'est trop tard.

De même, il participe à des épreuves de tandem jusqu'à l'âge de 58 ans. Qualifié pour les championnats de France handicapés, il ne pourra pas y participer en raison d'une facture à la clavicule.

Son fils Jean-Luc dit de lui : « C'était un taiseux, il ne parlait jamais de sa maladie, tout allait bien. Il voulait nous protéger, nous rassurer, jusqu'au jour où j'ai vu mon père avec une canne blanche& ».

En 1959, il crée le club de plage « Les Petits Mousses » (là où aujourd'hui il y a les jeux de la place du Commando) ; club attire l'été ; il fermera en 1966.

A cause de sa maladie, il est aussi contraint d'abandonner sa place de prof mais non sans se battre. Pour sa dernière inspection académique, « il ne voyait déjà plus grand-chose, mais il a voulu lui-même sauter les haies ! Il a échoué dès la 1ère et a dit : Je vous ai montré ce qu'il ne fallait pas faire& à la 2ème tentative, aucune haie n'est tombée ».

A 40 ans, il reprend des études de kinésithérapie qu'il pratiquera à l'Institut National des Sports puis il ouvre un cabinet à Saint-Maur des Fossés et exerce jusqu'en 1981.

Il a des patients aussi célèbres que Michel Jazy et Roger Bambuck, tous deux médaillés olympiques.

Saint-Nazaire lui rendra plusieurs fois hommage :

En l'élisant « Athlète du siècle » de la Ville en 2000, la ville de Saint-Nazaire lui rend un vibrant hommage.

Ami d'Alain Mimoun, le champion olympique du marathon à Melbourne, il aimait rappeler ce que ce dernier lui disait souvent : « Quand tu es dans la dernière ligne droite, tu es crevé, tu es mort. Mais tu penses au drapeau français ».

En donnant son nom en 2010 à l'espace sportif municipal situé à l'angle des rues du Nicaragua et Guy-de-Maupassant, au Petit-Caporal. Alexandre Guyodo est un des rares qui eut la chance d'être présent pour inaugurer une salle qui porte son nom.

L'inauguration se déroulera en présence de son fils Jean-Luc Guyodo, élu conseiller municipal et de l'un de ses anciens élèves. Un certain Joël Batteux qui lui témoignera sa reconnaissance : « Le meilleur prof de gym que j'ai eu à Aristide-Briand. Un personnage exemplaire à tous égards ». Un bel hommage à celui « qui distribuait ses médailles à ses élèves ».

Histoire de la conservation

Jean-Luc, le fils d'Alexandre a remis une copie numérique des documents et objet sportifs personnels de son père aux Archives municipales à l'occasion de la Collecte du Sport 2023-2024

Modalités d'entrées

Don de Jean-Luc Guyodo à l'occasion de la Collecte du Sport 2023-2024, le 10/10/2023

Présentation du contenu

Le fonds regroupe, sous forme numérique, 6 photographies d'Alexandre Guyodo dont deux de course, 9 photographies de la statuette représentant la Victoire de Samothrace, un article de presse double page et une revue " Mirroir Sprint " de 1948.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Conservation définitive

Conditions d'accès

Libre en ligne

Communicable

Conditions d'utilisation

La reproduction et la réutilisation de ces documents sont soumises à l'autorisation du donateur

Mention à indiquer : Collection famille Guyodo Archives de Saint-Nazaire

Statuette représentant la Victoire de Samothrace.

Cote/Cotes extrêmes

118NUM/7

Date

1960-2000

Présentation du contenu

Huit photographies couleur

Notes

Victoire de Samothrace : Symbole

Comme son nom l'indique cette statue est une allégorie de la Victoire. Cette œuvre représente une femme ailée qui serait la déesse grecque de la Victoire "Niké". Avec cette oeuvre, elle est représentée dans une robe emplie de fluidité montrant toute la légèreté et la finesse avec laquelle elle a été sculptée paradoxalement à ce qu'elle incarne : la victoire, le triomphe, la puissance et la volupté.

Les Grecs symbolisaient la victoire (Niké) avec l'image d'une femme ailée, et l'une de ses représentations les plus impressionnantes de tout ce qui reste est encore aujourd'hui celle qui préside l'escalier Daru au musée du Louvre, "La Victoire de Samothrace". Une pièce unique par sa virtuosité et sa taille mais également magnifique par ses caractéristiques et son idée du mouvement.

Cette statue aussi appelée "Niké de Samothrace" aurait été construite pour honorer la déesse Niké, mais également pour honorer une bataille navale. Elle transmet un sens de l'action et du triomphe, tout en représentant des draperies fluides et artistiques faisant penser aux déesses du Parthénon. Comme si la déesse descendait pour se poser sur la proue d'un navire.

Niké est également représentée en train d'ériger un trophée ou, fréquemment, en train de planer avec des ailes déployées au-dessus du vainqueur d'une compétition. Elle représente le succès, non seulement à la guerre mais dans toutes les entreprises de la vie. En effet, Niké est progressivement devenue une sorte de médiateur du succès entre les dieux et les hommes. On lui doit également l'expression "Pour la Victoire !".

Mots clés typologiques