André Batillat est né à Saint-Nazaire le 5 octobre 1901 où son père, un magistrat originaire de Lorraine, avait été nommé. Il y est mort le 10 juin 1965.
Il fréquente l'école des Beaux-Arts de Nantes, puis séjourne à Paris pour parfaire sa formation d'architecte.
Il fait partie du mouvement artistique des Seiz Breur qu'il rejoint en 1926, à la suite de sa rencontre avec son compatriote nazairien, l'ethnologue René-Yves Creston, lors de ses études à Paris. Il joue un rôle important dans la cohésion du groupe.
Georges Robin, un des membres de ce groupe, a réalisé un chemin de croix dans une chapelle privée sous la forme de gravures sur bois. Il a donné un moulage en plâtre dédicacé de l'une de ces gravures à André Batillat. Ce moulage est visible au Musée de Batz-sur-Mer
Doué d'un grand sens de l'organisation, il mène sa carrière d'architecte parallèlement à des activités militante et artistique débordantes. Il est la cheville ouvrière de l'Université Populaire où de nombreux jeunes suivent son enseignement sur la décoration.
En 1927, il ouvre une agence d'architecte-décorateur à La Baule avant d'ouvrir son cabinet à Saint-Nazaire en 1928. Il est l'un des précurseurs en Bretagne de la construction dite « en voile béton », qui permet de laisser libre cours à la création et à la liberté de réalisation. L'architecte excelle en matière de décoration intérieure, utilisant la mosaïque, les carreaux de faïence et la céramique. Il crée des décors, notamment pour les salles de bains, qui font l'admiration de René-Yves Creston. Dans ses réalisations, il collabore étroitement avec l'artisan ébéniste Gaston Sébilleau (membre des Seiz Breur) qui crée, dans ses ateliers de Redon, meubles et agencement pour sa clientèle. André Batillat, obtient d'importantes commandes de la part de la Ville de Saint-Nazaire.
Il joue un rôle essentiel pour assurer la continuation des Seiz Breur dans les moments de turbulence. Sa résidence devient le port d'attache du mouvement, d'autant que René-Yves Creston voyage beaucoup dans le cadre de son activité d'ethnologue.  
L'architecte rejoint précocement la Résistance au sein du réseau nazairien créé par René-Yves Creston, lui-même engagé au sein du Réseau du Musée de l'Homme, un groupe de résistants formé dès juin 1940 au sein de l'établissement. Les qualités d'architecte d'André Batillat vont être fort utiles au groupe dans la réalisation de plans des installations portuaires qui vont servir aux Britanniques pour la préparation de l'Opération Chariot du 28 mars 1942. Après la guerre, il reste discret sur ses activités clandestines mais très attaché à son adhésion au cercle restreint de l'association des résistants de 1940, section du Musée de l'Homme.
Il participe à la Reconstruction de Saint-Nazaire, mais voit sa carrière stoppée brutalement au début des années 1960 par un manquement administratif lourdement sanctionné. Il est profondément marqué par la mort de René-Yves Creston survenue le 30 mai 1964, et décède en juin 1965.
Membre titulaire de la Société Française des Architectes, son cabinet est situé 38 avenue de la Gare à La Baule et 18, avenue Villebois-Mareuil à Saint-Nazaire.
Il a réalisé de nombreux bâtiments pour diverses institutions : Caisse d'Epargne, hospices civils de Saint-Nazaire, l'hôtel du Berry (1952) à Saint-Nazaire, l'église de Donges et les villas Les Cèdres (vers 1930, également attribuée à Adrien Grave), Villa Blanche (1932) à La Baule-Escoublac puis Villa Rose (1933).
Lorsqu'il a été radié de l'Ordre des Architectes, sa femme a ouvert un salon de coiffure « Chez Fanny » rue de La Paix pour subvenir aux besoins de la famille.
Sa maison rue Villebois-Mareuil possède une terrasse et une véranda. Cette dernière lui sert d'atelier.
Passionné par toutes les formes d'art, cinéma, photo, il était membre du ciné-club photo de la presqu'île et de la Côte d'Amour. Il a réalisé de nombreuses photos et des films amateurs et a reçu à ce titre un prix au festival de Cannes pour son film « Le port de Saint-Nazaire » en 1949.
Il faisait également de la céramique. Madame Caron, une amie, mettait à disposition son four. Grand ami de René Yves Creston. Il est un des témoins de mariage de l'artiste.

Une partie des archives d'André Batillat a été remis par la nièce de l'architecte à Hubert Chémereau. Il en a, à son tour, fait don aux archives municipales de Saint-Nazaire le 16 février 2023.

Hubert Chémereau est membre de la section Histoire de l'Institut Culturel de Bretagne. Il s'intéresse depuis l'enfance au monde maritime breton, grâce à son père qui fut ingénieur aux Chantiers navals nazairiens. A travers son implication associative nazairienne, il travaille depuis 30 ans sur l'histoire des acteurs locaux de la Résistance et sur les liens de Saint-Nazaire avec les pays celtiques. Il collabore régulièrement aux revues Ar Men et Le Chasse-Marée.

Don de Hubert Chémereau, 16 février 2023

Ce fonds contient des documents se rapportant à la vie d'André Batillat. Il témoigne de son rôle dans le mouvement artistique des Seiz Breur et son amitié avec l'artiste René Yves Creston

Il constitue une source d'informations essentielles sur Saint-Nazaire et sa région avant-guerre et à la Reconstruction. Les documents des années 1920 à 1940 nous donnent un aperçu inédit de la ville avant-guerre. Les archives de la Reconstruction concernent aussi bien des bâtiments publics, que des entreprises (les chantiers notamment), des commerces ou des résidences de particulier. Le fonds contient également quelques réalisations de l'architecte.

Le mode de classement est chrono-thématique avec une distinction entre les activités personnelles et les activités professionnelles de M. Batillat

Documents librement communicables selon la volonté du donnateur

Mention obligatoire : Fonds Hubert Chémereau. Archives de Saint-Nazaire, 52J

Ces documents sont fragiles et doivent être manipulés avec précaution.

- Bécédia - Biographie de André Batillat : https://bcd.bzh/becedia/fr/andre-batillat-l-architecte

- Musée de Bretagne (le Musée départemental de Rennes conserve une partie des archives d'André Batillat)

http://www.collections.musee-bretagne.fr/resultat.php?type_rech=rs&index%5B%5D=fulltext&bool%5B%5D=&reset=1&nr=1&value%5B%5D=batillat+andre

- Musée de Batz-sur-Mer

Articles de presse

« Un architecte nazairien classé 2e sur le plan départemental à un concours national organisé par le MRU", Populaire, 15/10/1947

« Il y a vingt ans un jeune architecte nazairien secondé par un dessinateur industriel de talent lançait un projet de construction d'un hydro-aéroport entre Donges et Penhoet" Populaire, 4/11/1947

Nécrologie André Batillat, L'Eclair et Ouest-France, 12-13/06/1965

Cinémathèque de Bretagne

Films réalisés par André Batillat (il appartenait au Club ciné-photo de la Côte d'Amour) :

Sur  le port de Saint-Nazaire, 2 films amateurs :

Départ du Liberté : https://www.cinematheque-bretagne.bzh/Exploration_depart-du-_Liberte_-_Le_-970-17607-0-0.html

Port de St-Nazaire après la guerre : https://www.cinematheque-bretagne.bzh/Exploration_port-de-Saint-Nazaire-_Le_-970-17605-0-0.html

*** ce film a reçu diplôme d'honneur au festival de Cannes en 1949 dans la catégorie film amateur

Ar Seiz Breur : 1923-1947 La création bretonne entre tradition et modernité. Le Couedic Daniel ; Veillard Jean-Yves ; Editions Palantines 2007

Dictionnaire biographique de Nantes et de Loire-Atlantique : les hommes et les femmes qui ont fait la Loire-Atlantique. Le Nail Bernard ; Le Temps Editeur 2010

Mention obligatoire : Fonds Hubert Chémereau. Archives de Saint-Nazaire, 52J

Dossier de presse et photographies sur ses activités au sein de l'Université Populaire ; 5 négatifs de photographies dans une pochette

Communicable

Mention obligatoire : Fonds Hubert Chémereau. Archives de Saint-Nazaire, 52J