Cote/Cotes extrêmes
Date
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Description physique
Origine
Biographie ou Histoire
Le cadre législatif
La Défense passive a été créée pour la protection des civils en cas de guerre, principalement en cas d'attaques aériennes.
Sa création et son organisation sont définies par la loi du 8 avril 1935 sur l'organisation des mesures de protection et de sauvegarde de la population civile, et par la loi du 11 juillet 1938 relative à l'organisation générale de la nation pour le temps de guerre.
La loi du 8 avril 1935 rend l'organisation de la Défense Passive obligatoire sur tout le territoire national. Dirigée et organisée par le ministre de l'Intérieur assisté d'une commission supérieure, elle dépend localement du préfet, avec le concours des maires.
En complément du personnel de la Défense Passive, l'administration fait appel à des « agents et ouvriers des services publics non soumis aux obligations militaires, volontaires des deux sexes qui souscriront à titre civil un engagement pour la durée de la guerre ».
« Les dépenses de sécurité locale (...), de protection du personnel et du matériel des services communaux, de renforcement des services communaux d'incendie, de déblaiement et de désinfection » sont à la charge des communes. L'efficacité des mesures de la défense passive pourra être vérifiée par des exercices à l'occasion des manoeuvres de défense aérienne.
La loi du 11 juillet 1938 sur l'organisation générale de la nation pour le temps de guerre modifie, complète et intègre la précédente loi. La préparation et l'organisation de la Défense Passive relèvent alors du ministre de la Défense nationale. Les personnels appelés « sont tenus de participer en tout temps (...) aux exercices de défense passive et aux séances d'instruction (...) ».
L'obéissance est obligatoire à tous les échelons : des peines d'amende et d'emprisonnement sont prévues pour les contrevenants.
L'instruction du 31 mai 1939 établit, entre autres, les conditions de financement de la Défense Passive. Le matériel et les installations fournis par l'Etat sur le territoire deviennent la propriété des départements et des communes. Ces derniers en assurent l'entretien et la conservation. Ils sont tenus d'organiser les services nécessaires au bon fonctionnement de la Défense passive sous contrôle de l'Etat, représenté notamment par un inspecteur départemental de l'hygiène, un inspecteur en chef des Ponts et Chaussées, et un inspecteur des sapeurs-pompiers. Les inspecteurs s'assurent de l'existence du matériel fourni, constatent les déficits, les conditions de stockage et d'entretien. Les fonctionnaires rendent compte de leur mission au préfet. Cette instruction prévoit également la création de commissions consultatives départementales et urbaines de la Défense passive.
L'organisation et les domaines d'action de la Défense passive
La Défense passive a deux missions principales : la prévention et la protection des populations et les secours à la population.
Le personnel de la Défense Passive informe la population et les maires sur l'utilisation du matériel de protection contre les attaques aériennes, de lutte contre le feu, de secourisme, sur la conduite à adopter en cas de bombardement, ou encore sur les bons réflexes de la vie quotidienne, par le biais de circulaires, de brochures et de notices explicatives. Des « séances éducatives publiques de lutte contre les bombes incendiaires » ou « exercices d'extinction des bombes incendiaires » sont également organisés, comme à Penhoët. L'information est relayée dans la presse locale. D'autres séances d'instruction, destinées cette fois aux personnels de la Défense Passive, sont dispensées par les Sections Sanitaires Automobiles Féminines et les sapeurs-pompiers, sur le secourisme ou le brancardage. Pour la protection des populations, des caves-abris sont construites à la charge de l'Etat ; leur entretien revient aux départements et communes, ainsi que la rémunération des gardiens d'abris. Des caves de particuliers sont également identifiées comme abris. Dans un bilan de 1945, M. Campredon a estimé à 15 000 personnes, la capacité d'accueil des caves, abris, ou tranchées du secteur de Saint-Nazaire.
Cette mission essentielle fait intervenir différents acteurs :
L'organisation de la Défense passive à Saint-Nazaire
Pour le secteur de Saint-Nazaire, c'est Roger Campredon qui dirige le service de la Défense Passive. Chargé du service de détection de gaz de la ville de Saint-Nazaire depuis le 2 août 1939, il est nommé Directeur urbain de la Défense Passive le 24 janvier 1941 en remplacement de M. Drouin. Le 19 novembre 1943, il devient directeur départemental adjoint.
Né le 2 mars 1896 à Saint-Nazaire, cet ingénieur chimiste domicilié à la Baule organise les forces de la Dépense Passive à Saint-Nazaire et dans les communes environnantes : Batz-sur-mer, La Baule-Escoublac, Campbon, Le Croisic, Donges, Guérande, Mesquer, Missillac, Montoir-de-Bretagne, Paimboeuf, Piriac-sur-mer, Pontchâteau, Pornic, Pornichet, Le Pouliguen, Quilly, La Roche-Bernard, Savenay, Saint-André-des-eaux, Sainte-Anne-de-Campbon, Saint-Brévin-Les-Pins.
La construction d'une base sous-marine allemande à Saint-Nazaire dès 1941, en fait une cible stratégique : à partir de 1942 les Alliés bombardent la ville avec des bombes à explosions ou avec des bombes incendiaires. Les bombardements du 28 février 1943 entraînent la destruction de plus de la moitié de la ville et son évacuation officielle. De nombreux agents de la Défense Passive se trouvent dispersés dans les différentes communes de repli mais certains d'entre eux restent sur place et continuent d'assurer le fonctionnement des services de la Défense Passive. Le 9 juillet 1943, le bureau de la Défense Passive se trouve replié dans la villa « Sigurd » à Pornichet, de même que la mairie de Saint-Nazaire.
En juillet 1943, l'effectif du service se compose d'une soixantaine de membres. « En cas d'alerte et de bombardements à Saint-Nazaire, les agents travaillant dans l'agglomération ou dans ses environs immédiats, ont la consigne de prendre toutes les initiatives pour le sauvetage des victimes et de se tenir en contact avec la mairie de Saint-Nazaire (&) qui est chargée d'assurer la liaison avec les services de police, d'incendie et d'ambulance. »
A la Libération, M. Campredon poursuit son travail. Il prend en charge la collecte, l'inventaire, la revente ou la cession du matériel de la Défense Passive. Masques, matériel d'incendie et de mécanique, matériel médical, matériel des sapeurs-pompiers sont d'abord centralisés puis deviennent propriété de la commune ou du département, sous le contrôle de l'Etat. Le matériel réquisitionné est rendu à ses propriétaires, tandis que certaines fournitures sont attribuées à des groupes de professionnels. Les ambulances sont d'abord affectées au rapatriement des prisonniers et des réfugiés malades ou blessés dans les centres médicaux, puis sont mises à disposition des municipalités.
Le 7 novembre 1945, M. Campredon publie une note sur les effets salutaires des mesures de la Défense Passive pendant la guerre : « Dans les périodes ou séries de bombardements, les premiers bombardements ont en général fait plus de victimes que les bombardements suivants, pendant lesquels la population observait plus strictement les consignes de la Défense passive, ou sagement évacuait la ville ». Il évalue à environ 300 à 400 le nombre de blessés ayant pu être sauvés grâce à l'intervention des services de la Défense Passive et à 500 ou 600 le nombre de victimes dégagées vivantes des décombres. Cette note fait également mention des dommages subis au niveau des richesses matérielles et des oeuvres d'art : « Une partie des richesses matérielles : bibliothèque, archives, etc. qui avoisinaient les objectifs militaires et les points sensibles, avaient été évacuées dans un rayon de quelques kilomètres des objectifs. Malheureusement, ces richesses ont été ultérieurement détruites dans les lieux d'évacuation. »
Par la suite, M. Campredon continuera de représenter la Défense Passive lors de commémorations ou au sein d'associations.
Histoire de la conservation
Le fonds a été remis à la ville sous forme de don par Mme Campredon. Il a été conservé dans un premier temps à la médiathèque avant d'être confié aux Archive municipales en 1996.
Modalités d'entrées
Type d'entrée : Don de Mme Campredon
Date d'entrée : 1996
Présentation du contenu
Le fonds rassemble principalement la documentation rassemblée par M. Campredon et les documents qu'il a produits. Cet ensemble comprend quatre grands types de documents :
Parmi les documents relatifs à l'organisation et aux activités de la Défense Passive, on retrouve des dossiers généraux, d'autres ayant trait à la ville de Saint-Nazaire, et des dossiers propres à chacune des autres communes. Les documents conservés sont de natures très diverses. En plus des brochures et des notices, le fonds contient des études, des rapports (parfois très détaillés), des statistiques, des listes nominatives de victimes, des inventaires de matériel, de la correspondance, des coupures de journaux, etc. Un masque à gaz figure également parmi les archives.
Les documents couvrent essentiellement la période 1939-1945, quelques brochures sont antérieures. Certains documents témoignent de l'activité de M. Campredon après la guerre.
L'intérêt patrimonial de ce fonds est considérable. Il offre, d'une part, une vision d'ensemble de l'organisation de la Défense Passive et apporte d'autre part un témoignage précieux sur les événements qui ont marqué Saint-Nazaire et les communes environnantes pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les documents montrent l'action de la Défense Passive à travers l'intervention sur le terrain des services de secours sanitaires et de protection des civils. Si les aspects opérationnels et réglementaires sont particulièrement mis en avant, le fonds montre également l'engagement de M. Campredon pour la Défense Passive, engagement qui perdure après la guerre. Acteurs de premier plan, les membres de la Défense Passive fournissent dans leurs rapports et bilans des informations précises sur les circonstances qui les amenèrent à intervenir et sur les victimes prises en charge.
Mode de classement
Le classement de ce fonds ne respecte pas de plan particulier. Seuls les dossiers des communes extérieures à Saint-Nazaire ont fait l'objet d'un classement par ordre alphabétique de communes. Pour faciliter la compréhension du fonds et pallier l'absence de plan de classement, les articles sont présentés par ordre thématique.
Les dossiers ont été analysés en l'état et certains articles contiennent très peu de pièces.
Les documents initialement cotés 105W ont été recotés en 3J.
Conditions d'accès
Les mêmes délais de communicabilité que pour les archives publiques sont appliqués. A l'exception d'éventuelles informations à caractère médical, ce fonds est communicable.
Quelques documents en très mauvais état ne sont pas communicables en raison de leur état matériel. Ces cas sont spécifiés dans le répertoire.
Conditions d'utilisation
Mention obligatoire : Fonds Campredon - Archives municipales de Saint-Nazaire.
Documents en relation
Sources internes aux Archives municipales de Saint-Nazaire :
Bibliographie
Cette bibliographie est loin d'être exhaustive. Elle comporte quelques titres génériques sur Saint-Nazaire pendant la Seconde Guerre mondiale ainsi qu'un article portant spécifiquement sur la Défense Passive à Saint-Nazaire.
Cote/Cotes extrêmes
Cote/Cotes extrêmes
Date
Présentation du contenu
Presse : Journal officiel franco-allemand (25 novembre 1943), La Résistance de l'Ouest (1er mars, 9, 10 et 24 avril, 28-30 juillet 1947 , des 03, 07, 09, 11 et 27 septembre 1948), Le Populaire de l'Ouest (6, 7, 11 et 28 septembre 1948), Ouest-Éclair (11 septembre 1943), Le Pays (5 janvier 1946), Le Phare (30 mars, 20 octobre, 19 et 28 novembre 1942), L'Atlantique (22 février, 1er, 15 et 22 mars, 5, 12, 19 et 26 avril, 3, 10 et 24 mai 1947), L'Avenir de l'Ouest des 4, 7 et 28 juin 1945, 22 mai 1946 (coupure), 2, 21, 23-27, 30-31 mars, 1er-3 avril, 30 juillet, 1er août 1947, 30 mars, 29 mai 1948 coupure), Ouest-France (2 et 7 juin 1945, 2 août 1947, 29 septembre 1948).
Conditions d'utilisation
Mention obligatoire : Fonds Campredon - Archives municipales de Saint-Nazaire.
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