Auguste Geffray est né le 16 juin 1912, à Saint-Nazaire. Il épouse Marcelle Jaunay à Saint-Etienne-de-Montluc en 1945, avec laquelle il a trois enfants, deux garçons et une fille, Anne, autrice du don. Monsieur Geffray a travaillé toute sa vie dans la construction navale. Après un apprentissage de traceur de coques, il est embauché à Saint-Nazaire puis fait des déplacements dans tous les chantiers navals de la côte atlantique. Il travaille notamment durant une dizaine d'années à Brest où il s'installe avec sa famille avant de revenir à Saint-Nazaire. Il prend sa retraite en 1975. Il est décédé en juin 1993, à Saint-Nazaire.

Auguste Geffray est appelé sous les drapeaux pour effectuer son service militaire à partir d'octobre 1933. Il intègre le 404e RADCA (régiment de défense anti-aérienne). Un certificat de bonne conduite lui est délivré à la fin de son service, le 6 octobre 1934.

Il est mobilisé dès le premier jour de la Seconde Guerre mondiale, le 3 septembre 1939. Les unités anti-aériennes de l'armée française, auxquelles il appartient, sont affectées dans le Jura, en Franche-Comté, en Alsace et en Lorraine. Au moment de l'offensive allemande en mai-juin 1940, il est fait prisonnier à Saint-Dié, dans les Vosges. Il est envoyé comme prisonnier de guerre dans un camp en Allemagne, le stalag XIIB, numéro de matricule 18797. Ce camp installé à Frankenthal, à mi-chemin entre Worms et Mannheim (Land de Rhénanie-Palatinat), se situe au sud-ouest de l'Allemagne, sur la rive gauche du Rhin, à environ 80 km de la frontière française. Il sort du camp tous les jours pour effectuer des travaux dans une ferme. Une première tentative d'évasion avec un autre prisonnier échoue. La seconde tentative sera la bonne. Ils sont trois à tenter l'évasion mais ils se séparent aussitôt. Auguste Geffray réussit à rentrer à Saint-Nazaire après un parcours de quelque 950 km et trois mois de voyage. La nuit, il prend des trains de marchandises et le jour, il se cache dans des fermes où les gens l'accueillent et le nourrissent.

Une carte d'assurances sociales atteste de la présence d'Auguste Geffray dans la région nantaise à partir du 4 février 1942, mais désormais sous le nom de Joseph Moyon. Il passe ainsi toute la période de l'occupation avec des faux-papiers, qui lui permettent de travailler notamment chez son oncle, qui dirige l'entreprise « La Moderne entreprise », en qualité de charpentier. Un document de 1975 atteste que Henri Geffray a bien employé son neveu Auguste, sous sa fausse identité de Joseph Moyon, entre le 16 mars 1943 et le 31 janvier 1944. Un courrier renseigne également sur le contexte de délivrance de ces faux-papiers. Il est envoyé à Auguste Geffray, le 22 juin 1945 par Armand Vince, alors propriétaire d'un café à La Baule. Arrêté par la police d'épuration, Armand Vince est accusé d'avoir travaillé avec les Allemands alors qu'il tenait un café "L'Avenir" 6 rue de Méan à Saint-Nazaire. Il décrit ses conditions de détention pendant 22 jours, les ennuis qu'il encoure pour faits de collaboration et demande à Auguste Geffray « une lettre d'attestation ». Armand Vince rappelle qu'il a permis à Auguste Geffray, comme à beaucoup d'autres, d'obtenir des faux papiers alors qu'il était prisonnier évadé. L'intervention de monsieur Vince pour fournir des faux papiers (carte d'identité et carte d'alimentation) à Auguste Geffray, a permis à celui-ci de « travailler et circuler librement ». En attendant ces faux papiers, il l'a même caché chez lui trois ou quatre jours. Selon Madame Valette, son père a été arrêté deux fois par les Allemands durant cette période, dont une fois où il est interrogé pendant quatre jours à Nantes. Sa situation de prisonnier évadé et ses faux papiers n'ont pas été démasqués.

Au lendemain de la guerre, Monsieur Geffray a repris son travail dans les chantiers navals et n'a évoqué ses souvenirs de guerre que très rarement.

Les documents ont été conservés par la fille d'Auguste Geffray. Entrés par don numérique lors de la grande collecte organisée en janvier 2025, à l'occasion du 80e anniversaire de la Libération.

Don de madame Anne Valette, fille de monsieur Auguste Geffray, le 17 janvier 2025.

Ce fonds couvre la période 1934-1977 mais contient essentiellement des documents relatifs à la période de la Seconde Guerre mondiale : des faux papiers obtenus par Auguste Geffray au nom de Joseph Moyon alors qu'il est prisonnier évadé d'Allemagne ; une lettre manuscrite de demande de recommandation de monsieur Armand Vince, reçue par Auguste Geffray en 1945 ; des papiers militaires et des documents relatifs au statut d'ancien combattant d' Auguste Geffray.

Le classement est thématique.

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Mention obligatoire : Collection de madame Geffray-Valette - Archives de Saint-Nazaire, 138NUM.

Les documents ont été numérisés et les originaux restitués.

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