28 février 1943, « un enfer de feu et d’acier » s’abat sur Saint-Nazaire
Depuis 1941, la ville, qui vit sous occupation allemande, connaît plusieurs bombardements alliés de plus ou moins forte intensité. Mais aucun n’est comparable à ce qu’elle va connaître le 28 février 1943, une pluie continue de bombes incendiaires va causer la destruction quasi-totale de la cité navale. Cette date d'un souvenir douloureux va aussi devenir le symbole de la renaissance de la ville.
Il aura fallu 46 minutes, cette nuit du 28 février, pour réduire la plupart des quartiers de la ville en champs de ruines fumantes. Partout le feu continue de consumer ce qui ne l'a pas encore été et il faudra plusieurs jours pour l'éteindre complètement. Un rapport du poste de secours des pompiers fait le bilan des moyens déployés pour éteindre les nombreux incendies.
De nombreux blessés et 33 morts sont dénombrés par les postes de secours de la Défense Passive, à Saint-Nazaire mais aussi à Trignac et Saint-André-des-Eaux.
Dans les archives de la Défense passive, deux rapports des responsables des postes de secours des ilots de Méan-Penhoët et de l’Immaculée adressés à Roger Campredon (directeur de la Défense Passive), décrivent la situation et les secours.
La précision des rapports sur les faits, les victimes, l’ampleur des incendies, les moyens de secours disponibles constitue un poignant témoignage de ce qu’a vécu la population ce 28 février 1943.
De souvenir de l’enfer à symbole de la Reconstruction
Le 28 février 1958, la municipalité décide de faire de cette date une fête du souvenir mais aussi une fête de la Reconstruction, plusieurs manifestations tout au long de l’année vont célébrer la ville qui renaît de ses cendres. En effet, 15 ans plus tard les stigmates de la cité détruite sont presque entièrement effacés.
Le maire François Blancho adresse un appel à la population qui donne toute la mesure de la symbolique de cette date. S’il se réjouit du chemin parcouru depuis, il n’oublie pas l’enfer de feu et d’acier qui s’est abattu sur la ville ce jour là :
"Les destructions atteignaient une ampleur jamais égalée et les ruines calcinées s'entassaient en un chaos dantesque faisant de Saint-Nazaire une vaste nécropole de fers tordus et de pierres noircies.
Puis, un silence presque total s'établit sur ces ruines, silence qui ne fut troublé qu'après la poche, par les pics des démolisseurs"
C’est aussi cette date du 28 février qui sera choisie en 1960, pour inaugurer le nouvel Hôtel de ville et clôturer la phase officielle de la Reconstruction.
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